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Comment valoriser une part sociale ou une action d’une société ?

Date de MAJ :

Kévin Maudet
Partenaire Perspectives Conseils
6 min
Comment valoriser une part sociale ou une action d’une société ?

La valeur d’une part sociale ou d’une action est tout sauf figée. Que vous envisagiez une cession, une transmission, une restructuration ou une entrée au capital, la question de la valorisation devient vite centrale. Et sensible.

Vous pourriez penser qu’il suffit de diviser le capital social par le nombre de titres pour obtenir la « juste valeur » de vos parts. En réalité, ce chiffre n’est qu’un point de départ. Car la valeur réelle dépend autant des résultats de votre entreprise que de ses perspectives, de son patrimoine, de son endettement… et du contexte de la transaction.

Ce guide vous aide à y voir clair : quels critères prendre en compte ? Quelles méthodes utiliser ? Quels sont les risques d’une valorisation biaisée ou sous-estimée ? Et comment s’assurer d’une valorisation fiable et juridiquement défendable ? Signé Perspectives Conseils.

Table des matières

Valeur nominale ou valeur réelle : une confusion fréquente

Chaque part sociale (SARL, EURL) ou action (SAS, SASU, SA) possède une valeur nominale, fixée dans les statuts lors de la constitution de la société. C’est cette valeur qui détermine la part du capital détenue par chaque associé.

Mais cette valeur n’a aucun lien avec la valorisation réelle de la société.

Prenons un exemple simple : vous détenez 100 % des actions d’une SAS avec un capital de 10 000 € divisé en 1 000 actions. La valeur nominale est donc de 10 € par action. Mais si l’entreprise dégage chaque année 150 000 € de bénéfices et détient 300 000 € de trésorerie excédentaire, vous comprenez bien qu’une action vaut bien plus que sa valeur nominale…

La valorisation réelle doit tenir compte de la situation économique, financière et stratégique de l’entreprise. Elle s’applique quel que soit le contexte :

  • Cession à un tiers ou à un associé
  • Donation à un enfant
  • Évaluation dans le cadre d’un contentieux
  • Apport en holding ou pacte Dutreil
  • Entrée d’un salarié ou d’un investisseur au capital

 

Chaque cas implique des enjeux spécifiques. D’où l’importance de mobiliser les bons critères d’analyse.

 

Les principaux critères à considérer pour valoriser vos titres

Rentabilité, patrimoine, potentiel de développement, éléments extracomptables… voici les principaux critères qui peuvent faire varier la valorisation de vos titres.

 

La rentabilité

C’est souvent le premier critère observé par un repreneur ou un investisseur. Il s’agit de comprendre la capacité de l’entreprise à générer du résultat, sur la base :

  • Du résultat net comptable retraité des éléments exceptionnels
  • De l’EBITDA (résultat d’exploitation avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement)
  • Des flux de trésorerie disponibles (free cash flows)

 

Les dernières années sont scrutées (3 ans en moyenne), mais aussi les perspectives à venir.

 

Le patrimoine net

Certains secteurs (immobilier, industrie, exploitation agricole…) impliquent un actif immobilisé important. La valorisation inclut donc les éléments du patrimoine :

  • Terrains, locaux, équipements
  • Immobilisations incorporelles (brevets, logiciels, marques)
  • Trésorerie excédentaire

 

Il faut aussi intégrer l’endettement : une société avec 200 000 € de trésorerie mais 300 000 € d’emprunts reste peu attractive.

 

Le potentiel de développement

La valorisation ne repose pas seulement sur l’historique. Un investisseur ou repreneur cherchera à estimer :

  • La scalabilité du modèle économique
  • L’ouverture à de nouveaux marchés ou canaux
  • La position concurrentielle
  • L’effet de levier lié à une structuration différente (holding, rachat de dettes, etc.)

 

Les éléments extracomptables

Enfin, des éléments plus subjectifs jouent un rôle important :

  • L’équipe en place et la dépendance au dirigeant
  • La qualité de la clientèle (concentration, fidélité, récurrence)
  • L’existence de contentieux ou de risques juridiques
  • La solidité du pacte d’associés et des statuts

 

Quelles méthodes de valorisation utiliser ?

Il n’existe pas une seule méthode universelle, mais plusieurs approches qu’il convient souvent de croiser pour obtenir une évaluation juste et défendable. Les voici.

 

La méthode patrimoniale (ou valeur mathématique)

Elle consiste à reconstituer les actifs nets réévalués de la société :
Actifs – Passifs = Valeur patrimoniale.

C’est une méthode pertinente pour les sociétés à fort patrimoine (immobilier, foncier) ou peu actives, mais insuffisante pour les structures à forte rentabilité avec peu d’actifs.

 

La méthode de rendement (DCF – discounted cash-flow)

Elle repose sur la capacité future de l’entreprise à générer des profits, actualisée dans le temps. On projette les flux de trésorerie sur 5 à 10 ans, puis on applique un taux d’actualisation pour obtenir leur valeur actuelle.

C’est la méthode la plus complète, mais aussi la plus exigeante en termes d’hypothèses.

 

La méthode des comparables

Elle utilise des multiples de marché :

  • Multiple d’EBITDA
  • Multiple de chiffre d’affaires
  • Valorisation de sociétés similaires cédées récemment

 

Elle est souvent utilisée en complément d’autres méthodes.

 

La méthode mixte ou multicritères

C’est celle que recommandent la plupart des professionnels. Elle combine les différentes approches avec une pondération adaptée au contexte (50 % rendement, 30 % comparables, 20 % patrimoine, par exemple).

 

Qui peut réaliser une valorisation fiable de vos titres ?

Il n’y a aucune obligation légale de faire appel à un tiers… mais dans la pratique, faire valider la valorisation par un professionnel est indispensable si :

  • La valorisation est utilisée dans un contexte fiscal (donation, apport à une holding, Dutreil…)
  • Il existe un risque de litige entre parties (associés, héritiers…)
  • L’objectif est une cession à un tiers ou une entrée d’investisseur

 

Les experts généralement sollicités sont :

  • L’expert-comptable, notamment pour des cessions internes ou restructurations
  • Le commissaire aux apports (obligatoire dans certains cas)
  • Le notaire, lorsqu’il s’agit d’un montage patrimonial ou successoral
  • Un expert judiciaire agréé, pour sécuriser une évaluation à forte valeur contentieuse

 

Quels sont les risques en cas de mauvaise estimation de la valeur des titres ?

 

Sur le plan fiscal

Une valorisation trop basse peut déclencher un redressement fiscal. L’administration applique sa propre méthode de calcul, souvent plus conservatrice.

Exemple : si un dirigeant apporte ses actions à une holding en déclarant une valeur de 100 000 € mais que le fisc considère qu’elles valent 300 000 €, des droits supplémentaires (voire des pénalités) seront exigés.

 

Sur le plan juridique

Une valorisation mal justifiée peut :

  • Être contestée par un associé minoritaire
  • Remettre en cause un montage Dutreil
  • Entraver une sortie d’associé ou un divorce avec titres en indivision

 

Sur le plan stratégique

Un repreneur ou investisseur peut refuser une valorisation jugée trop déconnectée des réalités. À l’inverse, une valorisation sous-estimée peut entraîner une dilution excessive du fondateur.

 

Perspectives Conseils pour accompagner la valorisation de votre société

Valoriser une part sociale ou une action, c’est bien plus qu’un simple calcul : c’est une décision structurante pour l’entreprise, son dirigeant et ses associés.

À l’heure des transmissions, des restructurations et de la fiscalité patrimoniale optimisée, cette démarche mérite d’être encadrée et professionnalisée.

Chez Perspectives Conseils, nous accompagnons les dirigeants dans toutes les phases où une valorisation fiable et contextualisée s’impose :

  • Cession d’une partie ou de la totalité des titres
  • Donation ou transmission familiale
  • Restructuration via holding
  • Apport-cession ou pacte Dutreil
  • Événement patrimonial (divorce, sortie d’associé…)

Notre démarche :

  • Analyse financière, patrimoniale et stratégique croisée
  • Choix d’une méthodologie adaptée au contexte
  • Remise d’un rapport argumenté, défendable en cas de contrôle
  • Collaboration avec vos conseils juridiques (notaire, avocat) si besoin

 

Perspectives Conseils vous accompagne avec rigueur, clarté et neutralité. N’hésitez pas à nous contacter pour évaluer, structurer et sécuriser la valeur réelle de votre entreprise.

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