Prime de partage de la valeur : quelles conditions pour en bénéficier ?
Quelles sont les conditions pour pouvoir faire bénéficier de la prime de partage de la valeur (ex prime Macron) à vos salariés ? Le guide complet.
Partager
cet article
L’Union européenne « impose » depuis maintenant un bon nombre d’années de nombreuses décisions que les pays membres doivent adopter, dont la France. Ci celle-ci souhaite se rapprocher de certaines normes européennes qu’elles considèrent comme bénéfiques au pays, d’autres décisions sont, au contraire, plus discutables, (c’est notre avis, mais nous sentons qu’il ne sera pas partagé par tous !) comme ces fameux arrêts de la Cour de cassation du 13 Septembre 2023 sur l’attribution des congés payés en France.
Tous les salariés vont ADORER les décisions de l’Europe ! que faut-il savoir à la suite des décisions du 13 Septembre 2023 ?
Avant les arrêts de la Cour de Cassation, la règle était toujours la même : le salarié cumulait 2,5 jours ouvrables par mois de travail effectif de congés payés jusqu’à 30 jours par an.
Un salarié en arrêt suite à un accident de travail ou une maladie professionnelle cumulait également les 2,5 jours par mois, leur temps de repos étant considérés comme « effectifs ». Seuls les salariés en arrêt maladie non lié au travail ne pouvaient acquérir de jours de congés payés.
La cour de Cassation, souhaitant se rapprocher des normes de l’Union Européenne depuis maintenant plusieurs années sur les congés payés, a rendu le 13 Septembre 2023 plusieurs arrêts sur le sujet qui impactent fortement entreprises comme salariés.
Trois changements sont donc à souligner pour nos dirigeants.
Tout d’abord, les salariés pourront acquérir dans toutes les situations des jours de congés payés jusqu’aux 5 semaines de congés légaux ainsi que les congés conventionnels supplémentaires, même ceux en arrêts maladies « normaux ».
Cette décision, se rapprochant de la vision européenne sur les congés payés qui est de dire que « toute absence pour des motifs indépendants de la volonté de la personne employée doit être prise en compte dans les cumuls de congés », affirme qu’une personne malade effectue un travail « effectif » pour l’entreprise.
Cette décision, se limitant pour le moment aux arrêts maladies pourrait par la suite s’élargir à d’autres absences.
Le second changement est le délai de prescription de l’indemnité de congés payés. Ce délai s’active dorénavant qu’à compter du moment où l’employeur peut justifier d’avoir mis en place les diligences nécessaires afin que salarié puisse exercer son droit à congé payé.
Auparavant, ce délai s’activait le jour de l’expiration de la période légale ou conventionnelle de prise des congés payées.
Enfin, le dernier changement implique le fait que le calcul de l’acquisition des droits à congés n’est plus limité à un an pour les salariés en accident de travail ou maladie professionnelle. Cette décision est à prendre avec des pincettes, la Cour de justice de l’Union européenne affirmant que ce sera à chaque état membre de déterminer le délai maximal de report de droits à congés payés.
La CJUE souhaite donc protéger les employeurs contre de trop grosses périodes d’absences cumulées et reportées entre l’arrêt maladie et les congés à accorder par la suite.
Pour les salariés déjà présents dans votre entreprise, il convient de régulariser au plus vite leur situation. Aucun délai de prescription est pour le moment défini par la cour de Cassation sur le sujet, chaque entreprise doit donc apprécier la situation et agir en conséquence.
Certaines entreprises ne rattrapent que l’année 2023 ou deux années pour les salariés présents dans l’entreprise ainsi que ceux qui sont partis dans cette période en attendant les décisions futures prévues par la loi pour le premier Trimestre 2024.
Cela permet d’afficher un geste de bonne foi auprès des salariés afin d’éviter les futurs contentieux.
Ces droits, à la différence d’une rupture d’un contrat de travail ne peuvent pas être indemnisés pour les salariés présents dans l’entreprise, ils devront forcément les prendre.
Prenons l’exemple d’un salarié absent à ce jour depuis 2 ans à cause d’un cancer.
L’employeur devra réajuster les congés acquis par le salarié en lui rajoutant 60 jours qui lui sont maintenant dus, et devra également accorder au salarié à son retour le droit d’exercer directement ou dans les meilleurs délais possibles ses congés.
Le dirigeant devra donc prévoir un délai d’absence plus élevé pour son salarié ainsi que des frais complémentaires pour le remplacer.
Au niveau comptable, l’impact est également fort car les charges sociales de l’année pourraient connaitre une forte croissance en fonction du nombre de salariés que vous avez.
Les TPE ne vont pas forcément ressentir ces arrêts de la même manière que les PME et les grosses entreprises.
Les provisions pour congés payés qui seraient donc croissantes sur cette année pourraient être un levier ayant un impact sur les comptes annuels pouvant être assez significatif.
Il faut savoir qu’à ce jour, aucune limite d’acquisition n’a été évoquée pour les congés payés. Un individu peut donc théoriquement accumuler à l’infini des droits.
Néanmoins, le délai de report des ces droits qui pour le moment n’a également pas été délimité, doit faire l’objet d’une décision de chaque pays membre de l’Union Européenne.
La France souhaite pour le moment se rapprocher de la décision allemande avec une limite de demande de 15 mois après la fin de la période de référence ouvrant droit aux congés dans une limite de deux périodes consécutives.
Enfin, il est presque certain que des salariés dont le contrat a été rompu sur les dernières années puissent saisir le tribunal des Prud’hommes, afin de réclamer leurs droits à congés payés lorsqu’ils étaient en arrêt maladie pendant leur ancien contrat.
Certains avocats pensent que les chances de gains de cause pour ces salariés sont faibles en avançant des arguments comme :
Nous avons néanmoins constaté entre le 13 Septembre 2023 et aujourd’hui une dizaine de décisions de Cour d’Appel accordant des congés payés à des salariés, présents ou non dans l’entreprise.
Une fois de plus, la France, dans un souci d’uniformisation avec les normes européennes, se voit contraint d’adhérer à des règles qui lui portent préjudices. En voulant donner plus de droits aux salariés, ces jugements fragilisent la pérennité financière des entreprises en augmentant ces coûts et en diminuant sa compétitivité. Ces décisions en faveur des salariés ne sont-elles pas, à terme, responsable de la fermeture d’entreprise, et, par effet ricochet, des pertes d’emplois ?
C’est à chacune et chacun de se faire sa propre opinion sur ce sujet qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre dans les années à suivre.
Quelles sont les conditions pour pouvoir faire bénéficier de la prime de partage de la valeur (ex prime Macron) à vos salariés ? Le guide complet.
Pour motiver vos salariés, que devez-vous choisir entre la participation et l’intéressement ? Un guide complet pour bien choisir selon votre situation.
Sur le point de recruter votre premier salarié ? Découvrez la liste des démarches et des documents à fournir dans ce guide des formalités d’embauche !
Aide à la création d’entreprise, comptabilité et fiscalité, optimisation du statut de dirigeant, conseils en gestion d’entreprise et de patrimoine … Nous accompagnons les entrepreneurs et entrepreneuses tout au long de l’année pour la réussite de leur activité.
Nos prestations fonctionnent au forfait ou par missions ponctuelles, selon la nature de votre besoin et l’intérêt de notre collaboration.
Sur le point de recruter votre premier salarié ? Découvrez la liste des démarches et des documents à fournir dans ce guide des formalités d’embauche !
Qu’est-ce que l’indemnité de télétravail ? Est-il obligatoire d’indemniser le télétravail ? Comment obtenir la prime télétravail ? L’indemnité télétravail est-elle imposable ? Comment comptabiliser l’indemnité de télétravail ?
Votre entreprise est-elle concernée par l’OETH ? Si oui, comment faire votre déclaration (DOETH) ? Quelle contribution allez-vous verser ? Le guide Perspectives Conseils.
Copyright © 2021 – PERSPECTIVES CONSEILS – Tous droits réservés
Votre demande a été prise en compte. Vous serez contacté(e) d’ici 48H par votre conseiller
8 Responses
Bonjour ,en arrêt de maladie de septembre à décembre 2022 ,pas de congés payés sur fiche de paye
Et du 15 mai au 31 août 2023 aussi
Mon employeur a repris les congés payés a partir de septembre 2023
Toujours a ce jours en arrêt de maladie tout cours
Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
A priori, votre employeur devra faire le nécessaire pour les mois précédents septembre 2023.
Bien à vous,
l’équipe Perspectives Conseils
Bonjour
En tant que salarié d’une entreprise actuellement j’ai été en arrêt de juillet 2022 a mars 2023
Que dois-je faire pour demander à mon employeur mes congés payés durant cette période ? ( que je n’ai Pas eu bien évidemment…
Merci d’avance
Bonjour Madame Daize,
Malheureusement, vous devez les réclamer à votre employeur directement, quitte à justifier votre demande par un texte de la jurisprudence en question.
Bon courage !
Bien à vous,
L’équipe Perspectives Conseils
Bonjour
En arrêt depuis septembre 2023 toujours en arrêt jusqu’en début Avril 2024 en cdd contractuel qui ne sera pas renouvelé et prendra fin le 31 mars 2024
Ai-je droit aux congés, si oui puis-je les poser à la fin de l’arrêt ?
Bonjour,
A priori oui mais c’est à vérifier directement avec le service RH de votre employeur.
Bien à vous,
L’équipe Perspectives Conseils
Bonjour du 2 juin 2022 au 3 mars 2023 en maladie, j’ai fais une rupture conventionnelle, suis à France travail et dans quelques mois en retraite, puis-je demander à mon ex employeur de me payer les congés qui n’existait pas avant la nouvelle loi . merci
Bonjour Monsieur,
En principe oui, vous pourriez lui demander !
L’équipe Perspectives Conseils