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La fiscalité des véhicules de société est depuis toujours un sujet sensible pour les dirigeants.
Entre les restrictions de déduction, les règles d’amortissement limité et la TVS (désormais remplacée par 2 taxes annuelles sur les émissions polluantes), la voiture de fonction pèse lourd dans les comptes.
Mais depuis la publication du rescrit BOFiP du 30 avril 2025 (BOI-TVA-RES-000161), un nouveau levier fiscal s’ouvre : la possibilité de déduire la TVA sur certains véhicules mis à disposition du personnel (sous conditions précises évidemment).
Alors, quand est-ce que la TVA devient-elle récupérable ? Comment sécuriser le traitement fiscal ? Et quels sont les risques en cas de mauvaise interprétation ? Perspectives Conseils, cabinet d’expertise comptable, fait le point avec vous.
L’article 206, IV-6° de l’annexe II au CGI est clair : la TVA grevant les véhicules destinés au transport de personnes n’est pas déductible. Cette exclusion concerne les véhicules dits de tourisme, c’est-à-dire la quasi-totalité des voitures de fonction ou de direction.
Les seules exceptions admises avant 2025 concernaient :
Autrement dit, un véhicule mis à disposition d’un salarié ou d’un dirigeant restait un coût net, sans possibilité de récupération de la TVA.
L’administration a admis que dans certaines situations, la mise à disposition d’un véhicule pouvait constituer une opération taxable — et donc ouvrir droit à déduction de la TVA.
Ce changement découle d’une lecture européenne du droit fiscal, renforcée par une série d’arrêts de la CJUE (notamment affaire C-288/19).
Le principe est simple : si la mise à disposition du véhicule donne lieu à une contrepartie réelle et identifiable, alors l’entreprise agit comme un prestataire de services soumis à la TVA. En conséquence, elle peut déduire la TVA sur l’achat, la location ou les dépenses liées au véhicule.
Reste à définir ce comprend réellement le mot « contrepartie ».
L’avantage en nature correspond à une mise à disposition gratuite d’un bien au salarié, sans contrepartie financière.
C’est le cas classique d’une voiture de fonction utilisée à titre privé, simplement mentionnée sur le bulletin de paie comme avantage valorisé selon un barème URSSAF.
Dans ce scénario, l’entreprise :
Autrement dit, l’usage reste traité comme une rémunération en nature, pas comme une prestation taxable.
Le rescrit du 30 avril 2025 vient élargir la portée du régime dérogatoire : désormais, lorsqu’un salarié verse une somme à son employeur en contrepartie de la mise à disposition du véhicule, ou renonce à une partie de sa rémunération pour en bénéficier, la TVA devient partiellement ou totalement déductible.
Concrètement, les contreparties peuvent prendre plusieurs formes :
Dans ces cas, la mise à disposition est considérée comme onéreuse : l’entreprise doit collecter la TVA sur la contrepartie reçue, mais peut déduire la TVA sur l’achat ou la location du véhicule, ainsi que sur ses charges d’entretien, d’assurance ou de carburant.
Le rescrit ne limite pas le dispositif aux salariés. La qualité du bénéficiaire (salarié ou dirigeant) n’a aucune incidence sur le droit à déduction, tant que la mise à disposition respecte les conditions d’une prestation onéreuse.
Ainsi, un dirigeant rémunéré via un mandat social (président de SAS, gérant de SARL) peut également bénéficier de cette possibilité, à condition :
Cette ouverture est particulièrement intéressante pour les dirigeants de PME, souvent soumis à des arbitrages fiscaux entre rémunération, avantages en nature et fiscalité personnelle.
Dès lors que la mise à disposition onéreuse est reconnue, la TVA devient intégralement déductible, sans abattement pour usage privé.
C’est une évolution notable : auparavant, la déduction devait être limitée au prorata de l’usage professionnel.
Désormais, le fait générateur est la facturation d’un loyer soumis à TVA, ce qui « neutralise » la part privée. L’entreprise agit comme un prestataire, et la TVA collectée sur le loyer compense celle récupérée sur le véhicule.
Mais attention, cette ouverture ne va pas sans risques. L’administration exigera une traçabilité parfaite des contreparties, et un alignement strict entre :
En cas d’incohérence (contrepartie floue, absence de collecte, usage non prouvé), la déduction pourra être rejetée et la TVA rétablie, avec pénalités.
Prenons une PME qui met à disposition de son directeur commercial un véhicule hybride ou électrique d’une valeur de 40 000 € HT, avec 8 000 € de TVA.
Jusqu’ici, la TVA était non déductible, et l’usage privé traité en avantage en nature.
Désormais, si la société :
Alors la déduction devient légitime.
Sur un an, la société récupère près de 8 000 € de TVA : un gain de trésorerie significatif pour la structure, tout en restant fiscalement conforme.
Avant toute mise en place de la déduction de la TVA sur vos véhicules, un diagnostic complet est essentiel :
Un audit ou un accompagnement externe peut être utile pour valider le schéma, notamment en cas de flotte importante ou de véhicules de direction.
Fiscalité des véhicules : faites auditer votre dispositif avec Perspectives Conseils
La fiscalité des véhicules d’entreprise est devenue un levier d’optimisation, mais aussi une source de risque si elle est mal appliquée.
En résumé, la récupération de la TVA sur les véhicules de société n’est plus une chimère en 2025. Mais elle exige méthode, traçabilité et accompagnement.
Bien pilotée, cette réforme transforme une charge classique en véritable atout de gestion.
Perspectives Conseils aide les dirigeants de PME à sécuriser et valoriser leur politique automobile, grâce à :
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